⭐Play Theory park⭐
⭐Abigarramiento⭐
avec Tin Ayala
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FR / EN

EN Abigarramiento, c’est le mot qu’emploie la philosophe bolivienne Silvia Rivera Cusicanqui1 pour décrire la réalité complexe de la superposition des cultures dans les Andes, à l’opposé du mythe d’une identité nationale métissée. On pourrait dire en français “embigarrement” (de bigarré) ou “embariolement” (de bariolé). Embigarrement des cultures, hétérogénéité des influences, complexité et diversité du réel qui échappent à une analyse unidimensionnelle, l’abigarramiento est une façon de “penser la diversité conflictive et contradictoire produite par le colonialisme”2.
Notre recherche porte sur la compréhension de l’abigarramiento à travers une production plastique abigarrada, l’élaboration d’une méthode pour mélanger et superposer thèmes et influences, esthétiques et concepts philosophiques, jeux et complexité des idées.
À partir de matériaux récupérés, nous fabriquons une fête foraine, qui nous permet d’imaginer à quoi ressemblerait un design dans lequel le savoir formulé par des théoriciens (Cusicanqui, mais aussi Edouard Glissant, Paul B. Preciado, Anibal Quijano, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Mikhaïl Bakunin...) est utilisé comme un outil de production de formes ludiques.
Le résultat est un espace mêlant jeux, couleurs et savoirs, à l’image des pensées qui se combinent et des cultures qui se mélangent. Comme les rhizomes de Deleuze et Guattari à partir desquels il est impossible de déterminer qui est à l’origine de quoi.

1 Silvia Rivera Cusicanqui, Un mundo Ch'ixi Es Posible.
2 Luis Tapia (2006), “La producción teórica para pensar América Latina”

Abigarramiento, c’est le mot qu’emploie la philosophe bolivienne Silvia Rivera Cusicanqui1 pour décrire la réalité complexe de la superposition des cultures dans les Andes, à l’opposé du mythe d’une identité nationale métissée. On pourrait dire en français “embigarrement” (de bigarré) ou “embariolement” (de bariolé). Embigarrement des cultures, hétérogénéité des influences, complexité et diversité du réel qui échappent à une analyse unidimensionnelle, l’abigarramiento est une façon de “penser la diversité conflictive et contradictoire produite par le colonialisme”2.
Notre recherche porte sur la compréhension de l’abigarramiento à travers une production plastique abigarrada, l’élaboration d’une méthode pour mélanger et superposer thèmes et influences, esthétiques et concepts philosophiques, jeux et complexité des idées.
À partir de matériaux récupérés, nous fabriquons une fête foraine, qui nous permet d’imaginer à quoi ressemblerait un design dans lequel le savoir formulé par des théoriciens (Cusicanqui, mais aussi Edouard Glissant, Paul B. Preciado, Anibal Quijano, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Mikhaïl Bakunin...) est utilisé comme un outil de production de formes ludiques.
Le résultat est un espace mêlant jeux, couleurs et savoirs, à l’image des pensées qui se combinent et des cultures qui se mélangent. Comme les rhizomes de Deleuze et Guattari à partir desquels il est impossible de déterminer qui est à l’origine de quoi.

1 Silvia Rivera Cusicanqui, Un mundo Ch'ixi Es Posible.
2 Luis Tapia (2006), “La producción teórica para pensar América Latina”

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BIENVENUE DANS LE PLAY THEORY PARK, LE PARC LE PLUS BIGARRÉ !

INSIDE THE LEVIATHAN

Se dresse devant vous le Léviathan. Monstre marin aux contours flous, chimère du monde moderne, omniprésent et glouton. Il rampe dans les rues, plante ses griffes dans les murs des maisons, et surveille de yeux rouges nos recoins les plus intimes. Avide de contrôle, il cherche à rassasier sa faim en avalant les identités singulières.
C’est ainsi que le Léviathan incarne l'État-Nation. Il globalise le monde au nom d’un universalisme sourd. Ses écailles brillent d'essentialisme, de xénophobie, et de frontières. Ses dents dégoulinent du sang de ceux qui s'opposent au monopole de sa violence. Bien sûr, le monstre griffe et mord, crée les cartes d'identité et les titres de séjour, il administre le flux des migrants et sépare les êtres et les non-êtres, ceux qui ont le droit de vie et ceux qu’il balaie de sa queue. Ses œufs d’hétéro-blanchitude éclosent dans les cerveaux et ses larves sont le colonismale interne.
Il poursuit sans relâche le mythe d'une identité nationale assurant la cohésion sociale, par l'assujettissement d’identités historiquement opprimées, l'effacement d’opposition de classe et de culture, et le renforcement des rapports coloniaux.
Il avale des identités hybrides, minoritaires et indigènes. Les squelettes des condamnés blanchissent dans son ventre obscur ; aux côtés des sociétés oubliées et des artefacts digérés par le noir du musée forteresse. Le Léviathan ne défèque pas, le Léviathan grossit.

ARCHIPEL CITY

Pour échapper au monstre, rendez vous à Archipel City au volant de la rhizomobile. Le Pont de la Mondialité c’est le pont pour fuir la mondialisation, c’est le pont vers la pensée archipélique.
La ville est une invitation au voyage, à se perdre dans les sentiers qui bifurquent, à se prendre dans l’entrelacement du monde. Loin de toute réalité hégémonique, les places d’Archipel City dessinent une mosaïque dont chaque fragments possède sa singularité propre. Grande roue du Tout-Monde, Bibliothèque d’Alexandrie, Qorikancha… C’est par leur proximité, leur dialogue et leur résonance, et malgré leur contradiction, qu’à eux tous ces fragments créent un monde.
A bord de la rhizomobile, les voyageureuses sont invitées à étendre leur racines aussi loin que possible, puis à les transformer en rhizome en les connectant aux autres racines rencontrées en chemin. Loin de se perdre ou de se détruire, le devenir-rhizome de la racine la renforce. Les identités naissent du partage, non de l’isolement, elles naissent des tremblements du monde, non de sa pétrification.
Du mélange des couleurs naissent de nouvelles couleurs. Si les contours d’Archipel City sont arc-en-ciel, c’est qu’ils ne cessent de s’étendre. Aussi loin que ses rhizomes pourront proliférer, elle ouvrira des brèches dans les murs et lancera les cultures en mouvement, à 100 à l’heure sur les boulevards.

100 BINDS SNAKE

En sortant de la ville rhizomique, vous êtes attirés par la musique du 100 Binds Snake. Les écailles bariolées du serpent, allongeant son corps à perte de vue, vous hypnotisent.
Des câble-serpents électriques s’échappent des amplificateurs et bifurquent vers différentes directions. Les lumières et les rythmes contradictoires se bousculent à la sortie des enceintes. Les sons se disputent et se complètent : le serpent, à la manière du Ch’ixi aymara, “superpose des temps historiques, des conceptions du monde et des modes de production” (Silvia Rivera Cusicanqui).
Avec ses musiques bigarrées, il propose de comprendre les sociétés dans leur diversité conflictive et contradictoire. Non pas comme un tout homogène, mais comme une superposition d’influences qui s’entrechoquent. Loin du Léviathan Etat-nation et du mythe du métissage universaliste, 100 Binds Snake incarne les identités transfrontalières, impures et tâchées, tout comme la musique qu’il joue.

BIENVENUE DANS LE PLAY THEORY PARK, LE PARC LE PLUS BIGARRÉ !

INSIDE THE LEVIATHAN

EN Se dresse devant vous le Léviathan. Monstre marin aux contours flous, chimère du monde moderne, omniprésent et glouton. Il rampe dans les rues, plante ses griffes dans les murs des maisons, et surveille de yeux rouges nos recoins les plus intimes. Avide de contrôle, il cherche à rassasier sa faim en avalant les identités singulières.
C’est ainsi que le Léviathan incarne l'État-Nation. Il globalise le monde au nom d’un universalisme sourd. Ses écailles brillent d'essentialisme, de xénophobie, et de frontières. Ses dents dégoulinent du sang de ceux qui s'opposent au monopole de sa violence. Bien sûr, le monstre griffe et mord, crée les cartes d'identité et les titres de séjour, il administre le flux des migrants et sépare les êtres et les non-êtres, ceux qui ont le droit de vie et ceux qu’il balaie de sa queue. Ses œufs d’hétéro-blanchitude éclosent dans les cerveaux et ses larves sont le colonismale interne.
Il poursuit sans relâche le mythe d'une identité nationale assurant la cohésion sociale, par l'assujettissement d’identités historiquement opprimées, l'effacement d’opposition de classe et de culture, et le renforcement des rapports coloniaux.
Il avale des identités hybrides, minoritaires et indigènes. Les squelettes des condamnés blanchissent dans son ventre obscur ; aux côtés des sociétés oubliées et des artefacts digérés par le noir du musée forteresse. Le Léviathan ne défèque pas, le Léviathan grossit.

ARCHIPEL CITY

Pour échapper au monstre, rendez vous à Archipel City au volant de la rhizomobile. Le Pont de la Mondialité c’est le pont pour fuir la mondialisation, c’est le pont vers la pensée archipélique.
La ville est une invitation au voyage, à se perdre dans les sentiers qui bifurquent, à se prendre dans l’entrelacement du monde. Loin de toute réalité hégémonique, les places d’Archipel City dessinent une mosaïque dont chaque fragments possède sa singularité propre. Grande roue du Tout-Monde, Bibliothèque d’Alexandrie, Qorikancha… C’est par leur proximité, leur dialogue et leur résonance, et malgré leur contradiction, qu’à eux tous ces fragments créent un monde.
A bord de la rhizomobile, les voyageureuses sont invitées à étendre leur racines aussi loin que possible, puis à les transformer en rhizome en les connectant aux autres racines rencontrées en chemin. Loin de se perdre ou de se détruire, le devenir-rhizome de la racine la renforce. Les identités naissent du partage, non de l’isolement, elles naissent des tremblements du monde, non de sa pétrification.
Du mélange des couleurs naissent de nouvelles couleurs. Si les contours d’Archipel City sont arc-en-ciel, c’est qu’ils ne cessent de s’étendre. Aussi loin que ses rhizomes pourront proliférer, elle ouvrira des brèches dans les murs et lancera les cultures en mouvement, à 100 à l’heure sur les boulevards.

100 BINDS SNAKE

En sortant de la ville rhizomique, vous êtes attirés par la musique du 100 Binds Snake. Les écailles bariolées du serpent, allongeant son corps à perte de vue, vous hypnotisent.
Des câble-serpents électriques s’échappent des amplificateurs et bifurquent vers différentes directions. Les lumières et les rythmes contradictoires se bousculent à la sortie des enceintes. Les sons se disputent et se complètent : le serpent, à la manière du Ch’ixi aymara, “superpose des temps historiques, des conceptions du monde et des modes de production” (Silvia Rivera Cusicanqui).
Avec ses musiques bigarrées, il propose de comprendre les sociétés dans leur diversité conflictive et contradictoire. Non pas comme un tout homogène, mais comme une superposition d’influences qui s’entrechoquent. Loin du Léviathan Etat-nation et du mythe du métissage universaliste, 100 Binds Snake incarne les identités transfrontalières, impures et tâchées, tout comme la musique qu’il joue.

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